En résumé:
Le Mohiniyattam est une danse traditionnelle du Kerala, l’équivalent féminin du kathakali en quelque sorte, très lente et gracieuse, s’exprimant jusque dans le regard et le bout des doigts!
Généralement accomplie dans les temples.
L’éthymologie vient de mohini = enchanteresse, et de aattam = mouvements gracieux et sensuels du
corps. Mohiniyattam signifie donc en
résumé « danse de l’enchanteresse ».
Cette danse exprime l’amour et la dévotion envers les Dieux, le plus souvent Vishnu et
Krishna.
Ses bases s’inspirent beaucoup du Baratha Nathyam et du Kathakali. Comme en Kathakali d’ailleurs, les
paroles sont chantées en Manipravalam (mélange de Malayalam et de Sanskrit), les 24 mudras de base sont identiques et la portée dramatique est toute aussi valorisée par la danse et les
textes.
Le costume de la danseuse est toujours fait d’un sari blanc
avec une large bordure dorée.
(*Désolée de ne pas avoir beaucoup d'illustrations sur le sujet, je l'ai plus filmé que photographié mais ma caméra m'a lâché... rien pour lire les
cassettes pour le moment!)
Les 9 navarasas :
Sringaram
(love),
Hasyam (comic),
Veeram
(heroism)
Karunam (sadness, kindness), Rawdram (anger), Bayanagam (fear)
Adbudam
(surprise), Bibalsam (disgust), Shandam (peace: no feeling)
Les 24 mudras:
mouvements des mains. C’est comme un alphabet avec lequel seront formés des mots voire des phrases. La signification dépendra du contexte et des différentes combinaisons de mudras. Ces 24 mudras
sont les mêmes qu’en Kathakali. D’autres danses comme le baratha nathyam par exemple possèdent leurs mudras mais très similaires. Chaque danse a sa propre langue en quelque sorte…
L’art de plier …… Et de tenir !
1- Samamandalam
2- Aramandalam
3- Muzhumandalam
4- Mukkalmandalam
5- Kalmandalam
1
2
3
4 5
Témoignage des cours :
Et oui, il fallait bien que je m’initie à la danse un jour, autre que la macarena… Au départ je voulais essayer le Baratha nathyam, mais ça paraissait vraiment difficile, alors j’ai préféré
couper la poire en deux en commençant avec deux mois de Mohiniyattam dont les mouvements sont beaucoup plus lents, j’aurais eu moins de problèmes pour retenir les pas et mudras avec mon cerveau
de débutante, avant de poursuivre par deux mois de Baratha Nathyam… Quand j’ai parlé de ce programme à ceux de l’école, ils m’ont de suite fait comprendre que le Mohiniyattam était vraiment plus
éprouvant ! Ah bon ?... j’ai très vite compris qu’ils avaient raison… au bout d’une poignée de minutes après le début du tout premier cours ! Et les douleurs musculaires
s’épanouissant entre les mollets et les fesses n’ont pas manqué de me le rappeler !
Enfin, il ne faut pas tout voir à la négative : quand je pense à toutes celles qui cherchent absolument à perdre du poids ou affiner leur ligne… surtout au niveau des hanches… la solution
est toute trouvée! D’autant plus que cette danse exige un entraînement tout aussi intensif des mouvements oculaires et des muscles du visage, tout pour rendre un regard encore plus souple et
expressif !
J’ai poursuivi trois mois, une heure par jour, toujours après mon petit déjeuner gargantuesque (il fallait bien prendre des forces pour toutes ces matinées de folie !) avec quelques devoirs
maison devant le miroir. Puis après avoir assimilé les pas de base et une danse, j’ai préféré me concentrer sur le kalaripayatt (l’art martial)… la
vie est faite de choix. Ce qui ne signifie pas que je n’ai pas aimé le Mohiniyattam, bien au contraire ! J’adore ! Et j’en referai ! D’ailleurs je ressors de temps en temps mes
petites notes histoire de voir si je n’oublie pas trop les pas de base…
L’échauffement : position de base des pieds ouverts à 180° et séparés de quatre doigts, position basse, très basse et douloureuse de façon à avoir l’impression que des flammes grandissent
depuis les genoux jusqu’au haut des cuisses. Les mains dos à plat dans le dos, on tourne le bassin dans un sens puis dans l’autre de façon à ressentir un étrange mal de mer pour les débutants,
surtout après s’être enfilé un petit déjeuner pareil !